Bonnet & Fils parie sur la dynamique de la construction bois pour vendre ses mèches

LE JOURNAL DES ENTREPRISES

Par Pascale Schaeffer
Publié le 

André Ertzscheid a repris Charles Bonnet & Fils en décembre 2022. Malgré la conjoncture, il table sur un chiffre d’affaires en hausse en 2024

Spécialisée dans l’usinage de mèches à bois (pour le perçage des charpentes, etc..), Bonnet & Fils, petite entreprise presque centenaire (1,80 M€ de CA, 14 salariés) a traversé le siècle et les crises successives. Elle transforme aujourd’hui 300 tonnes d’acier par an, l’équivalent de 300 000 mèches à bois produites : « nous sommes le dernier fabricant français », précise son repreneur André Ertzscheid.

En décembre 2022, après une bonne année 2021 (2,5 millions d’euros de CA), le choix de la transmission plutôt que de la succession est retenu par la famille. Avec l’appui de Bpifrance qui est entré au capital, la troisième génération à la tête de Bonnet & Fils tourne une page de son histoire et confie les commandes à André Ertzscheid.

Passé par la plasturgie, cet ingénieur de formation en est persuadé. Malgré les difficultés récentes, la hausse du prix de l’énergie et de celui de l’acier (le prix d’achat avait été multiplié par trois entre juin 2020 et mars 2022, et a été répercuté sur les prix, NDLR), et celles à venir, Bonnet & Fils aborde avec un optimisme affiché l’écueil du marché de la construction : « Le bois, c’est le matériau du futur. On construit de moins en moins mais de plus en plus en bois », estime de dirigeant qui espère développer en 2024 son chiffre d’affaires de 10% « selon les tendances remontées par nos clients distributeurs ».

Une entreprise centrée sur son cœur de métier depuis 100 ans

Inscrite au registre du commerce en 1925, Charles Bonnet & Fils a gardé son cap sans s’en dérouter. Centrée sur son cœur de métier, elle a abandonné le forgeage de ses mèches au profit de leur usinage et développé au fils du temps une activité très minoritaire de négoce dans la mèche pour béton, le métal, l’alu et le PVC. L’entreprise s’est ouverte à l’export (60% de son CA en 2021), sur les marchés allemands, autrichiens et belges.

Dans l’immédiat, le développement et la modernisation de l’outil de production de Bonnet & Fils passeront par un plan d’investissement sur trois ans. André Ertzscheid vient de le soumettre à ses partenaires bancaires. Quant à la production d’une mèche « verte », torsadée et non plus usinée, elle est en réflexion (avec IREPA Laser à Illkirch) et nécessitera plusieurs années de développement, prévient André Ertzscheid.